MAS CABARDES
Site officiel
Horaires:
Eté: ouvert tous les jours de 9h à 12h30
et de 18h à 20h30.
Hiver: ouvert tous les jours sauf le lundi de 9h à 12h30.
L'épicerie du village est un service public à part entière, un service public comme on en trouve de moins en moins avec un épicier prêt à tout pour satisfaire ses clients. Son dévouement est exemplaire, vous pouvez lui commander n'importe quoi, il va vous le trouver..
l'épicerie qui fait aussi dépôt de pain est indispensable au village et Denis son épiciers tient l'épicerie depuis tant d'années que tous ceux qui le connaissent et qui l'estiment tant le voudraient irremplaçable !
On vous invite à venir faire sa connaissance et profiter des bons produits que nous propose son épicerie au coeur du village.
Laure.
VOUS DÉSIREZ ?
Dans toutes les villes, on connait bien les supermarchés et leurs allées bien agencées et les centres commerciaux et leurs galeries de boutiques de marque. Les clients se bousculent, leurs chariots rasant tout sur leur passage, chez ces pourvoyeurs de tout ce dont on peut rêver. Quitter ce tourbillon d'activités pour partir en vacances dans le sud de la France allait être un véritable plaisir.
L'occasion était enfin venue de me perdre dans la solitude du massif accidenté de la Montagne Noire, au nord de Carcassonne.
Je séjournais à Mas Cabardès, jadis village prospère de tisserands et de chercheurs d'or, professions qui ont depuis longtemps disparu, tout comme les villageois. En effet, le village ne compte aujourd'hui qu'une population d'un peu plus de deux cents habitants. Ici, pas de supermarché. Seule une petite boutique : l'épicerie du Mas.
Elle comporte deux petites pièces occupées autrefois par une famille de paysans. Je présumais que ce commerce ne pouvait que satisfaire aux besoins les plus rudimentaires des villageois. J'avais tout faux ! A l'intérieur, Denis sert ses clients un par un, va chercher chaque article et en tape le prix sur sa calculette.
En primeurs aujourd'hui : pommes de terre, concombres, tomates, laitues. C'est l'été, après tout, mais aussi : oignons, poivrons rouges, poivrons verts, carottes, chou-fleur. Avocat : quelle surprise ! Et, inévitablement, de l'ail. Quelques fruits ? Pommes, bananes, pêches, poires, nectarines, oranges, raisin, melons ou citron. Des fruits secs peut-être ? Abricots, pruneaux, raisins ou figues. Au rayon boucherie : escalope de veau et entrecôte. En charcuterie : jambons, pâtés, saucisson et trois types de saucisse. Au rayon conserves, on trouvera du jambon, du corned-beef, du cassoulet, du pâté, des gésiers de poulet en boîte.
Il vend de la baguette. Il y a aussi la corbeille de viennoiseries avec, à 11h, le dernier malheureux croissant. Des fromages à la meule : saint-nectaire, bethmale-vache, bethmale-chèvre, brebis, emmental, beausac, vieux cantal, cantal entre-deux et, dans un pays fier de plus de trois cents fromages, cette épicerie ne stocke pas moins de trois marques de camembert : Cœur de Lion, Président, et Grand Coeur. Mais, peut-être n'êtes-vous venu que pour acheter un paquet de toastinettes et quelques tranches de fromage pour vous faire un croque-monsieur ?
Si c'est à boire qu'il vous faut, au rayon boissons : vin rouge, vin blanc, rosé et pastis, bien sûr, mais aussi rhum et scotch, gin et martini. En bières ? Heineken, Desperados, Schloss et Fischer et, originaire d'un peu plus au nord, une bière d'Alsace, la Kingbrau, bière économique à un euro la boîte d'un demi-litre ; sept boissons gazeuses et quatre saveurs de jus de fruits. Pour grignoter à l'apéritif : chips, biscuits salés, noix de cajou, croûtons et cacahuètes.
Un petit pot, ça vous dit quelque chose pour le dessert ? Crème caramel, mousse au chocolat et cinq saveurs de yaourt. Il y a aussi de la crème et du lait UHT, du pain et des sandwichs de longue conservation, juste en cas d'épuisement des stocks de denrées périssables. Denis remet de l'ordre dans son porte-revues : il y a des magazines automobiles, de mode, des magazines féminins et pour les adolescents, des recueils de puzzles, de mots croisés, de sudoku, des cartes postales des collines et des villages avoisinants et des quotidiens : La Dépêche du Midi, L'Indépendant, Aujourd'hui et Midi Libre. Il en stockait davantage autrefois.
Si les rouleaux de tissu que l'on achetait au mètre pour se confectionner ses propres vêtements ont disparu, il reste malgré tout des traces de cette époque. Un mètre en bois pour mesurer le tissu, des dés à coudre, des aiguilles, des épingles de sûreté, des mètres-ruban, des fermetures éclair, des écheveaux de rubans de couleurs contrastées et d'innombrables bobines de fil.
Une femme se fait servir maintenant. Son petit garçon se dirige vers le présentoir à cartes et appuie sur l'une d'entre elles car il sait qu'il va en sortir un air qu'il connait : cartes d'anniversaire, cartes de messe, cartes de condoléances, mais aussi une carte de la Saint-Valentin esseulée, car oui, nous sommes en juillet !
Le garçon dévore des yeux les sucreries : chocolat, noir ou au lait, avec des noix ou des raisins secs, les boîtes de bonbons à l'unité, véritable explosion de formes et de couleurs variées. Sa mère doit se dépêcher de faire ses achats, il y a tant de choses à sa portée : lacets, ampoules, porte-clés, un casse-noisette, du désinfectant... Elle le rappelle à l'ordre. Des rouleaux de papier hygiénique, des biscuits, un gâteau en boîte et du miel du village voisin. Elle sort de l'argent de son porte-monnaie.
Des confitures de fraises, de framboises, de figues. Denis compte la monnaie. Lessive, liquide vaisselle, sacs de congélation, bougies-anniversaire sur piques plastiques, un paquet de timbres usagés de Tanzanie, pour les éventuels philatélistes du village. Le petit garçon sort de la boutique avec sa maman.
Maintenant, c'est à mon tour. Je me tiens devant le propriétaire de l'épicerie du Mas, prêt à passer ma commande. « Vous désirez ? »
By Mike Timms